Pour la première critique d'un film western historique sur
Les Critiques du Critique, j'ai décidé d'opter pour l'un des rares
longs-métrages du genre encore jamais visionnés que je possède dans ma
collection. Wyatt Earp est acclamé par certaines personnes, mais je dois dire
qu'il n'a pas eu les chances de son côté pour me convaincre. Peut-être parce
que j'étais dans le mood d'un bon western spaghetti et que j'ai plutôt eu droit
à un long drame ennuyant de trois heures où l'époque des cowboys n'est qu'un camouflage
de son manque d'originalité...
Wyatt Earp raconte la vie de Wyatt Earp, tout simplement. Passant de son adolescence jusqu'aux nombreux évènements qui bouleverseront sa vie adulte, Earp se rendra finalement à Dodge City où il deviendra shérif.
Difficile de faire un résumé du film sans rien dévoiler, puisque lui-même ne se branche pas trop sur son déroulement. C'est si vague et imprécis qu'on ne peut s'aventurer bien loin dans une description... J'en reparlerai un peu plus tard. Comme je l'explique dans mon introduction, Wyatt Earp n'a simplement pas eu de chance. Déjà à la base, le western n'est pas mon genre favoris. Mais en plus, celui-ci ne s'assume même pas! Je sais bien que c'est également un film historique sur la vie de Earp qui a vécu dans le milieu du 19e et début 20e siècle, et que Lawrence Kasdan ne pouvait ainsi pas laisser libre cours à son imagination s'il voulait contenir une certaine fidélité. Par contre, je m'attendais à sérieusement plus qu'un simple drame progressif sans intérêt. D'abord, l'histoire commence lorsque le jeune Earp est encore adolescent, puis ce n'est qu'une trentaine de minutes plus tard (sans avoir fait le décompte) qu'il atteint enfin l'âge adulte et que l'intrigue commence réellement. C'est beaucoup trop long! j'ai eu l'impression que le film nous offrait son adolescence pendant une heure et demi tellement il s'étale trop inutilement sans aboutir à rien! Ce n'est pas comme si cette partie apportait un aspect important au reste du long-métrage. Ici, ça n'apporte absolument rien du tout! D'autant plus que pendant cette vie adolescente, on nous offre des scènes de moral entre père et fils hyper clichés qui nous font seulement rouler les yeux de ridicule.
Pourtant, je ne comprend pas comment Lawrence Kasdan (scénariste et réalisateur du film, mais on parlera de sa réalisateur plus tard) ait pu échoué à l'écriture de Wyatt Earp. Kasdan est un scénariste avec une certaine renommé pour avoir écrit Raiders Of The Lost Ark, The Empire Strikes Back, Return Of The Jedi et The Bodyguard! Pourtant, ce coup-ci est ordinaire. En faite, je crois que ce n'est pas nécessairement que le scénario est mauvais, c'est simplement qu'il ne sait pas où il s'en va. À un moment, l'histoire raconte telle ou telle aventure. Soudain, on embarque dans un tout autre film pour finalement reprendre encore une autre tournure d'évènements qui n'a pourtant aucun lien logique avec le déroulement du film. C'est comme si Kasdan n'était pas décidé entre plusieurs développements possibles de la vie de Wyatt Earp et qu'il a opté pour tout offrir sans rien couper. Ce qui expliquerait d'ailleurs sa durée ridiculement longue de trois heures et ses changements d'histoires discontinuées!
Si au moins c'était seulement ça, je ne m’acharnerais pas autant sur Lawrence Kasdan. Par contre, s'il n'offre pas un scénario extraordinaire, c'est pire au niveau de la réalisation! C'est à croire que c'est son premier film, alors que ce ne l'est pas du tout. Les transitions entre les scènes sont plutôt brusques et ratées, ce qui enlève beaucoup d'intensité à certaines scènes qui auraient pu être fort réussies. C'est aussi un grand défaut de Wyatt Earp: le manque d'intensité. Que ce soit justement pour ces mauvaises coupures ou encore par le manque de développement, l'intensité n'est effectivement jamais à son comble. D'ailleurs, les personnages subissent un problème similaire. Celui de ne pas être bien exploité. Il y a tant de personnages présents dans ce long-métrage qu'on devient confus au point de mélanger quelques personnes avec d'autres! Puis, cette grande quantité d'acteurs importants dans l'histoire rend leur développement encore moins efficace. Du moins, en trois heures, il y avait beaucoup mieux à faire!
Je reviens souvent sur cette durée, puisque c'est un énorme défaut au film. Kasdan n'avait pas assez à offrir pour se permettre un si long running time sans manger ses bas. Il y a beaucoup de temps mort qui aurait pu être enlevé et ça aurait avantagé grandement Wyatt Earp. Plus le film avance, plus les moments inutiles et sans intérêt apparaissent, jusqu'à en devenir complètement ennuyant. D'ailleurs, j'ai été agréablement surpris de voir que le long-métrage était coupé en deux. En plein milieu, on m'a demandé de retourner le DVD de bord afin de visionner la suite. Je m'en suis réjouis, puisque j'en ai profité pour prendre une pause, me réveiller et regarder le reste seulement un peu plus tard. Je ne fais jamais ça habituellement, ça vous donne une idée d'à quel point Wyatt Earp à réussit à m'assommer par sa première moitié!
Malgré tout, Wyatt Earp n'est pas un échec total. Il contient sa part de qualités. Le casting, par exemple, est plutôt bien choisit et chacun des acteurs offre une performance respectable. Par contre, j'ai eu un peu de mal avec Kevin Costner qui joue pourtant le personnage principal de l'histoire. Ce n'est pas qu'il est un mauvais acteur, mais il n'est juste pas crédible deux minutes dans ce rôle! Même la superbe moustache qu'il se laisse pousser pour la deuxième partie n'aide pas à la cause. Costner n'était définitivement pas fait pour jouer dans ce western! Sinon, le drame est majoritairement bien introduit. Certes, ces tournures dramatiques m'ont déçu, puisque je feelais pour un western spaghetti pas trop complexe. Mais je ne peux quand même pas ramasser le film pour ça, puisqu'il n'est pas nécessairement responsable de cette déception. Cependant, comme déjà mentionné, la réalisation manque d'intensité pour nous embarquer comme il faut et là est le réel problème de Wyatt Earp. Heureusement, le tout est accompagné d'une soundtrack qui, elle, s'agence parfaitement aux scènes!
Tristement, rien de tout ça est suffisant pour nous garder en haleine et d'empêcher Wyatt Earp de perdre son intérêt progressivement jusqu'à s'éteindre complètement au bout de son générique. C'est dommage, s'il aurait été plus court et plus rythmé, sans aucun doute que je lui aurais déjà offert une meilleure note que celle-là! Tant pis, je me contenterai des bons vieux Clint Eastwood!
Julien English
2/5*À voir également:
Doc (1971, Frank Perry)
Frontier Marshal (1934, Lewis Seiler)
Frontier Marshal (1939, Allan Dwan)
Gunfight At The O.K. Corral (1957, John Sturges)
Hour Of The Gun (1967, John Sturges)
My Darling Clementine (1946, John Ford)
Tombstone (1993, George P. Cosmatos)
Tombstone, The Town Too Tough To Die (1942, William C. McGann)
Wichita (1955, Jacques Tourneur)
Wyatt Earp: Return To Tombstone (1994, Paul Landres & Frank McDonald)
Wyatt Earp's Revenge (2012, Michael Feifer)
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