jeudi 2 février 2012

The Stranger (1946, Orson Welles)

Orson Welles est un brillant réalisateur. D'abord reconnu pour son plus grand classique Citizen Kane, classé comme étant le meilleur film de tous les temps, mais également The Magnificent Ambersons ou encore Touch Of Evil. The Stranger, moins connu que plusieurs longs-métrages de sa filmographie, est pourtant son seul succès instantané lors de sa sortie (Même Citizen Kane n'a pas remporté suffisamment d'argent pour faire du profit lors de ses représentations). Manquant grandement à ma culture cinématographique, je me suis empressé de voir ce The Stranger dès que l'occasion me l'a permis!
 
Après la Seconde Guerre Mondiale, l'inspecteur Wilson tente d'attraper Franz Kindler. Kindler est un criminel nazi qui est parti refaire sa vie dans le Connecticut, aux États-Unis. Étant devenu professeur sous le faux nom de Charles Rankin, Kindler mari une femme qui s'avère être reliée à la Cour Suprême par des liens familiaux.

Ai-je été complètement conquis par ce film? Est-ce que je cris au chef-d’œuvre comme plusieurs autres cinéphiles? Non et non. À la base, bien que je considère Orson Welles comme l'un des meilleurs réalisateurs de tous les temps, ça ne veut pas dire nécessairement que tous ses longs-métrages sont excellents. The Stranger se mérite amplement des applaudissements sincères à quelques niveaux, mais il possède également suffisamment de défauts pour ne pas se démarquer autant que les autres Welles.

Je me permet de commencer par la réalisation qui se veut le point fort de The Stranger. Comme je ne cesse de le dire depuis le début, Orson Welles est fantastique derrière la caméra et il ne fait pas abstraction de son talent ici. Que ce soit autant dans les plans de caméra parfaitement choisis, les décors sélectionnés ou bien ses nombreux jeux d'ombrages auxquels il a toujours adhérés, tout est si significatif et réfléchit! Qu'on aime ou non The Stranger, on ne peut pas en douter: la réalisation du film est sensationnel.

Cependant, s'il nous convient parfaitement derrière la caméra, sait-il nous convaincre autant en tant qu'acteur? Puisque le réalisateur joue bel et bien l'un des rôles principaux de l'histoire! Qu'à cela se tienne, je ne sais pas si sa fabuleuse moustache y est pour beaucoup, mais Welles joue un criminel crédible en nous offrant une très bonne performance. Si j'ai trouvé Loretta Young correcte dans son personnage et Edward G. Robinson merveilleux, c'est à Welles que revient la palme d'or!

Sinon, le scénario est vraiment bien construit. Juste assez complexe pour nous tenir en haleine, mais pas trop non plus. Par contre, aussi solide soit-elle, l'histoire ne m'a aucunement captivé. Bien sûr qu'elle est bonne, mais elle n'est pas venue me chercher, ce qui me surprend au plus haut point! Me voilà donc un bon moment pour vous expliquer ce qui m'a refroidi dans The Stranger:

En plus d'avoir un scénario pas vraiment entraînant malgré son côté bien travaillé, The Stranger semble souffrir d'un manque d'ambiance. Il est clairement visible qu'Orson Welles ait mis beaucoup d'effort pour tenter d'introduire un univers stressant et des scènes de tensions. Dommage, puisqu'il rate son coup à ce niveau. D'accord, le film est intrigant, mais il ne possède pas le suspense qui lui aurait permis de gagner énormément de points en tant que excellent thriller angoissant.

Sinon, malgré sa durée acceptable, il y a quelques moments de longueurs dans The Stranger et j'aurai préféré un meilleur rythme au risque de perdre quelques minutes sur le produit final. J'aimerais aussi mentionner que le long-métrage est légèrement trop exagéré et ça contraste mal avec le reste. Par exemple, l'homme qui est assommé par le faible élan d'une anneau d'athlétisme. Quelle scène ridicule!

The Stranger se mérite un 3 à mon avis. J'hésite beaucoup à lui offrir un 3.5 pour deux raisons: la réalisation renversante de Welles et la finale du long-métrage. Cependant, après plusieurs réflexions, ça ne suffit pas à la contribution d'un demi-point supplémentaire, étant déjà compris dans la note définitive. J'ai déjà parlé du talent de Orson Welles, mais je ne vous ai pas encore parlé de cette fameuse finale. En faite, je n'ose pas pour ne rien vous dévoiler. Cependant, je dis tout de même qu'elle est surprenante et réussit avec son effet musical à la crescendo!

Je dois vous avertir que The Stranger s'adresse avant tout aux adorateurs du noir et blanc. C'est un film politique qui s'avère tout de même être une bonne brique et vous risquez de détester si vous n'êtes pas habitué à ce genre-là. Moi-même, qui pourtant adore le cinéma noir et blanc, j'ai trouvé le film assez long à quelques moments. Fort possible que le thème politique qui englobe ce long-métrage de Welles soit entré en ligne de compte dans mon opinion plutôt moyen de celui-ci.


Julien English
Note:
3/5

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