mercredi 11 janvier 2012

Les Diaboliques (1955, Henri-Georges Clouzot)

Ce film français de Henri-Georges Clouzot m'a toujours intrigué avant que l'heureuse occasion de le voir me soit offerte enfin. Les Diaboliques est une adaptation du roman de Pierre Boileau et de Thomas Narcejac: Celle qui n'était plus. Aujourd'hui considérée comme une des oeuvres les plus importantes dans le genre suspense-horreur aux côtés des grands classiques d'Alfred Hitchcock, ce long-métrage de 1955 passe malheureusement trop au silence à mon goût. C'est définitivement un film à voir, sans aucune hésitation, pour les amateurs du genre. À revoir pour ceux qui ont déjà eu la chance de le visionner!

Michel est un mari au tempérament violent et autoritaire. Il est directeur d'une petite école qu'il dirige avec sa femme, Christina. Tant qu'à Nicole, elle est une des enseignantes de cet établissement scolaire. Lorsque cette dernière, aussi maîtresse de Michel, en a assez de se faire traiter de la sorte par celui-ci, elle organise un complot avec Christina qui subit également les mêmes colères de son époux. Les deux femmes assassineront alors le directeur dans l'appartement de l'une d'elles. Cependant, Nicole et Christina le regretteront lorsqu'elles découvriront que le corps n'est plus là où elles l'ont caché...

Ce n'est pas pour rien que le long-métrage de Clouzot fasse partie des incontournables auprès du grand Hitchcock! En réalité, Les Diaboliques possède énormément d'éléments qui font penser à la manière de faire de ce maître du thriller horrifique. Parait-il, même, que ce dernier aurait passé très près de remaker ce film. Ça ne me surprend même pas. La réalisation est probablement l'élément le plus remarquable de Les Diaboliques. Clouzot nous suggère d'excellents plans de caméra tous aussi bien réfléchis les uns que les autres. De plus, on a droit à des jeux d'ombrage parfaitement utilisés qui ne peuvent aucunement nous faire douter du génie de la réalisation. Comme si ce n'était pas suffisant, Henri-Georges Clouzot réussit à garder un bon rythme et une tension incroyable avec un scénario dans lequel il ne se passe pas nécessairement un paquet de choses.

Parlons-en du scénario. En faite, je vais reformuler mes propres mots en affirmant plutôt que l'histoire reste relativement simple, mais fonctionne à merveille et démontre la brillance des scénaristes! L'histoire a été recyclée des milliers de fois aujourd'hui. Certes, c'était magistral dans les années 50. D'autant plus qu'on ait réussit à y donner une certaine touche de surnaturel tout en restant vraisemblable. De plus, l'histoire possède une bonne intrigue et je crois qu'il n'y a rien de vraiment inutile dans le déroulement du scénario. Tout est mis en place pour que tout ait un sens et un but.

Tout ça, c'est bien beau. Par contre, jamais Les Diaboliques aurait été aussi bon si le casting eut été différent. Effectivement, les acteurs sont tous aussi excellents les uns que les autres. À commencer par Paul Meurisse qui joue le rôle de Michel, un directeur d'école et le mari de la directrice Christina Delasalle. Son personnage est totalement exécrable et Meurisse réussit parfaitement à nous le faire ressentir! Tant qu'à Véra Clouzot, la femme du réalisateur, elle interprète à merveille Mme. Delasalle. D'ailleurs, son personnage est fort intéressant et très bien développé (comme à peu près tous les personnages principaux, en faite!) Simone Signoret est aussi à mentionnée pour son rôle. Elle démontre bien le caractère froid et sûre d'elle-même de l'enseignante complice dans le meurtre.

Tous ces éléments ainsi que la beauté des décors et du visuel en général pourraient normalement suffire pour donner la note parfaite de 5/5 à Les Diaboliques. Cependant, je ne le fais pas. Mon point de vue est plus ou moins compliqué à expliquer, mais c'est ce que je vais tenter de faire en vous parlant de la finale.

Bien que le film soit extraordinaire, c'est dans sa scène finale que l'on remarque toute la splendeur du film. Par contre, mon demi-point est retiré, entre autres, pour le twist ending beaucoup trop prévisible. J'avais prévu la fin de Les Diaboliques longtemps avant qu'elle arrive. En faite, j'ai été plus surpris de réaliser que durant absolument tout le film, il n'y avait de la musique qu'au générique du début que surpris du twist. De plus, je ne le trouve pas aussi original que certains, bien que je comprend qu'à l'époque c'était plus impressionnant qu'aujourd'hui. Cependant, j'admets que côté réalisation et jeu d'éclairage, c'est numéro un!

En conclusion, Les Diaboliques est un film important dans l'histoire des thriller horrifique, aussi bien que les Hitchcock. Des personnages très bien exploités, joués par des acteurs plus que performants; un scénario brillant et une réalisation plus impressionnante qu'on pourrait le croire: tout y est! Dommage que le twist ending soit si attendu, puisque c'est vraiment dans sa finale que Les Diaboliques prend tout son sens et son génie!

Julien English
Note:
4.5/5

1 commentaire:

  1. Dire que la fin est prévisible montre que le film n'a vraisemblablement pas tout à fait été compris. La clé se trouve dans l'enfant incompris qui ne ment jamais, et qui révèle un élément capital à la toute fin du film.

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