mardi 29 novembre 2011

Planet Of The Apes (1968, Franklin J. Schaffner)

Planet Of The Apes est une adaptation cinématographique américaine du roman français La Planète des Singes de Pierre Boulle. Sorti en 1968, soit environ cinq ans après le roman, ce film de science-fiction réalisé par Franklin J. Schaffner est aujourd'hui un incontournable du genre! Je me souviens, plus jeune, avoir beaucoup rit de ce long-métrage et de ses singes, comme plusieurs gens d'ailleurs. Ça semblait si ridicule! Puis, c'est après l'avoir vu pour la première fois que j'en suis resté bouche-bée, au point de ne plus jamais oser rire de ce film. Il y a des classiques que tout le monde a vu. E.T.: The Extra-Terrestrial ou Titanic par exemple. Cependant, j'ai l'impression que malgré sa grande popularité, il y a trop peu de gens qui ont réellement visionné Planet Of The Apes...

Revenant d'un long voyage de 18 mois dans l'espace, Taylor et ses coéquipiers traverse l'espace-temps et s'écrase malencontreusement sur une planète qui leur est complètement inconnue. Les trois survivants de cet écrasement découvriront bien vite que c'est le monde à l'envers: des singes parlants aux capacités humaines dominent sur les êtres humains sauvages réduits en esclavage. Tant bien que mal, ils devront donc tenter d'expliquer leur situation et comprendre la leur avant de subir le même sort que les autres hommes de cette mystérieuse planète...
 

Par où commencer? J'ai tellement de choses à dire sur ce long-métrage des années 60! Planet Of The Apes comporte un recueil complet de qualités. Particulièrement dans son scénario qui est la grande force du film d'après moi. Tout de suite après son générique intriguant, l'adaptation de Schaffner débute avec le crash d'avion dans une mer inconnue. C'est intéressant, puisqu'on nous évite le voyage inutile des astronautes dans l'espace et le film démarre ainsi plus efficacement. De plus, le fait de commencer son film dans l'inconnu aide à capter les spectateurs et les intriguer davantage. C'est un bon début. Par contre, la brillance du scénario se situe dans sa réflexion sur l'univers et le futur. Michael Wilson et Rod Serling, inspirés de Pierre Boulle, ont créé une histoire purement intelligente! Celle-ci repose sur la domination des singes sur les humains. Ces derniers, maintenant appelés ''animaux'', sont devenus les esclaves et l'objet d'étude des primates dominants. Ce changement de position démontre déjà l'ingéniosité des scénaristes et de l'auteur. Planet Of The Apes se veut aussi une grande réflexion sur le côté destructeur de la race humaine et sur un monde nouveau. À chaque visionnement de ce film, je ne peux m'empêcher d'avoir moi-même ce genre de pensées et je lève mon chapeau aux multiples références entre notre société et celle des singes de Planet Of The Apes!

Un autre bon petit point à remarquer, c'est que dès qu'une idée est suffisamment exploitée, il nous arrive un nouvel enjeu. De cette façon, les scénaristes évitent parfaitement la redondance et s'assurent une continuité sans temps mort. Par exemple, après un certain moment pendant lequel Taylor ne pouvait pas s'exprimer avec des mots (vous comprendrez en visionnant le film), il retrouve la voix, permettant ainsi d'évoluer dans le déroulement des péripéties. Cette nouvelle opportunité apporte d'ailleurs encore plus d'intérêt que lorsque le personnage se contentait de mimer pour s'expliquer. Néanmoins,  c'est amusant de le voir essayer de communiquer avec les primates qui, eux, le trouvent drôlement intelligent pour un ''animal''! L'histoire possède également quelques scènes d'action comme la poursuite entre Taylor et l'autorité à chevaux qui sont bien appréciées.

En bref, pour prendre trois paragraphes à simplement valoriser le déroulement de l'histoire, c'est qu'il doit être vraiment sensationnel! Non? Je glisse rapidement un mot sur les dialogues savoureux et imaginatifs, ainsi que les petites subtilités de culture générale. Par exemple, lorsque les trois primates qui, ne voulant pas croire la parole de Taylor, se couvrent respectivement les yeux, les oreilles et la bouche avec leurs mains. Nous comprenons ainsi qu'ils personnalisent les singes de la sagesse, ceux-ci représentant la maxime ''See no evil, hear no evil, speak no evil''. Ce genre de métaphores, présentes à quelques moments pendant le film, ne peuvent que nous réjouir davantage lorsque nous les découvrons!

Passons à autre chose. Malgré son scénario incroyablement bien construit, je doute que Planet Of The Apes aurait été le même film sans Charlton Heston dans le rôle principal. Heston est un très bon acteur et joue parfaitement le personnage de Taylor qui lui a été attribué. Tant qu'aux autres, la plupart moins connue et d'autres simplement camouflés par leur costume de singe, ils sont corrects. Je ne veux pas nécessairement dire qu'ils auraient dû être plus performants. En faite, ils n'ont simplement rien de spécial à mentionner ni à leur reprocher. Par contre, je dois avouer que je ne me souvenais plus que Linda Harrison était aussi jolie! Interprétant Nova, une femme sauvage comme tous les êtres humains esclaves de la planète des singes, elle se démarque par son charisme et sa beauté. J'aurais bien apprécié qu'elle soit plus importante dans l'histoire, mais c'est plus ou moins sans importance.

Deuxième qualité la plus importante de Planet Of The Apes après son scénario à mon avis: sa soundtrack! Définitivement une de mes favorites. À la fois mystérieuse, intrigante et merveilleuse, elle vient nous chercher directement par ses sons percutants. La musique est probablement la première chose que j'ai remarqué lors de mon dernier visionnement. Sinon, cette adaptation de Schaffner possède de bien beaux décors. Visuellement, ce long-métrage de 1968 se démarque quelque peu de plusieurs autres films de l'époque! Montagnes rocheuses, la mer, les monuments en pierre, tout est alléchant pour nos yeux. Pour toutes ces raisons, Planet Of The Apes passe étonnement vite, mais au bout de son heure cinquante, il est difficile de reprocher une pseudo trop courte durée! D'autant plus que le film comporte absolument tout pour nous faire bien comprendre les divers éléments de son contenu.

Quelqu'un qui voudrait à tout prix être négatif envers Planet Of The Apes lui reprocherait plutôt son manque de réalisme, pour les costumes par exemple. Cependant, le long-métrage, bien que baignant pleinement dans la science-fiction et l'anticipation, n'a aucunement besoin de meilleurs costumes ou de maquillage hallucinant pour garder son impact. Même si son réalisme a légèrement mal vieilli, il n'en reste pas moins que l'intention premier du film n'est pas de nous impressionner par des effets incroyables, mais simplement de nous faire réfléchir sur les théories présentées! Donc, inutile de vous dire que le réalisme ne m'affecte absolument pas.

Je termine, comme à l'habitude, sur la finale de Planet Of The Apes. Le long-métrage possède tout simplement un des twist ending les plus brillants et grandioses de tous les films de tous les genres confondus. Malheureusement, elle a été si popularisée à l'époque que, de nos jours, même sans avoir vu le film, on connait cette finale. D'ailleurs, vous avez juste à taper le titre du film dans Google et vous vous la ferrez spoiler! Ce que je ne vous recommande pas si vous ne la connaissez pas encore, évidemment! Je fais partie des chanceux qui ne se sont pas fait dévoiler le twist avant de l'avoir vu pour la première fois et l'impact a été majestueux!

En conclusion, Planet Of The Apes est plus qu'un excellent film que tout le monde devrait voir au moins une fois. La finesse du scénario nous porte à réfléchir sur de grands sujets dont nous n'avons peut-être jamais pensés! Avec un grand acteur tel que Charlton Heston, sa soundtrack et son twist ending qui vient positionner la cerise sur le sunday, Franklin J. Shaffner ne peut qu'être fier d'avoir réussit son pari!


Julien English
Note:
5/5



*Dans la même série:

Planet Of The Apes (1968, Franklin J. Schaffner)
Beneath The Planet Of The Apes (1970, Ted Post)
Escape From The Planet Of The Apes (1971, Don Taylor)
Conquest Of The Planet Of The Apes (1972, J. Lee Thompson)
Battle For The Planet Of The Apes (1973, J. Lee Thompson)
Planet Of The Apes (2001, Tim Burton)
Rise Of The Planet Of The Apes (2011, Rupert Wyatt)

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