The Final Destination (2009, David R. Ellis)

Toujours dans sa lignée d'une suite aux trois ans, The Final Destination (quatrième opus nommé ainsi pour des raisons obscures) nous arrive en 3D! Étant tout sauf un fervent amateur de cette technologie, je n'étais déjà pas très enjoué à visionner ce long-métrage. J'imagine qu'on ne pouvait pas s'en passer avec la popularité grandissante de ces effets en trois dimensions. Pour cette suite, James Wong renvoie pour la deuxième fois le boomerang à David R. Ellis avec qui il semble prendre plaisir à s'échanger la série. Au final, après que Wong ait complètement gâché sa propre série avec le merdique Final Destination 3, c'est au tour de Ellis de se planter avec ce film-ci!

C'est lors d'une course de Nascar que Nick a une vision: une voiture perd le contrôle et cause un gros accident entraînant la mort de plusieurs personnes, dont les amis du jeune homme. Paniqué, il évacue le stade avec ses copains et quelques autres gens. Ils seront les seuls survivants de la tragédie lorsque la vision désastreuse de Nick se réalisera. Ce n'est qu'une question de temps avant que la Mort récolte son dû. 

The Final Destination comporte absolument tous les grands défauts de Final Destination 3, mais en plus pire encore. Dans mes souvenirs, je préférais ce quatrième plutôt que son prédécesseur. À mes derniers visionnements, je me suis aperçu que c'était le contraire. La panoplie de défauts incroyables de ce film débute dès les premières minutes. Comme je l'ai mentionné dans mes critiques des premiers opus, le moment fort intéressant que nous attendons tous dans cette série, c'est l'accident déclencheur! Celui de l'avion dans Final Destination était incroyable et le carambolage dans sa suite l'était encore plus! Tant qu'au troisième volet, l'incident de la montagne russe m'avait plutôt déçu, mais jamais je n'aurais cru que David R. Ellis aurait raté encore plus la scène avec le circuit de Nascar. Pourtant, c'est le cas! En faite, je trouvais que le concept d'un crash en Nascar était vraiment une bonne idée. Ç'aurait pu être à couper le souffle! Alors que les premières minutes avant l'accident étaient inutiles et sans intérêt, je me préparais à la fameuse scène. Puis, grosse déception. Certes, le crash est bien fait, mais il est accompagné d'effets CGI totalement nuls. La scène en question est aucunement réaliste et réalisée un peu tout croche. Autant le sang, que les explosions, tout est mal foutu et rien n'est réellement intéressant. Nous arrives ensuite un générique avec les anciens meurtres des précédents films en version X-Ray sur une musique heavy metal. Amusante à voir, oui. Cependant, ça ne fonctionne juste pas avec l'univers d'un film d'horreur comme celui-ci. Une chose est sûre: Ça part bien mal cette troisième suite...

Allons-y dans un même ordre d'idée avec les meurtres. Un grand dommage que ceux-ci soient horriblement mal faits, puisqu'en général, la majeure partie des scènes de mort est vraiment bien pensée! Par contre, celles-ci tombent dans un ridicule décourageant qui m'a presque donné l'impression que ce The Final Destination s'autoparodiait! De plus, il n'y a aucun thrill ni aucune tension pendant les tueries. Au moins, dans les précédents films, il y avait un minimum de suspense avec le vent qui approche, faisant bouger quelques objets suspicieux d'être la prochaine arme du crime. Je suis d'accord qu'il y a de ça dans The Final Destination, mais on ne sent pas l'angoisse comme dans les autres films. Sans compter que tous les meurtres, sans exception, coupent extrêmement sec tout de suite après l'acte. Nous n'avons même pas le temps d'apprécier le peu qu'il y a à apprécier que l'on nous enchaîne une autre scène qui vient péniblement briser le moment déjà peu intense. C'est l'équivalent de mettre une cuillère à thé de café dans sa tasse d'eau chaude, sans la dissoudre, de boire l'eau et, juste avant d'arriver à goûter les grains de caféine au fond de cette tasse, passer directement à autre chose: le muffin. Malheureusement, il n'y a pas le muffin dans The Final Destination! Néanmoins, je mentionne la scène de la tondeuse et des escaliers roulants qui m'ont bien diverti.

Par contre, c'est aussi par ces meurtres que peut s'expliquer une partie de mon opinion pour la 3D. J'aime bien cette technologie, seulement lorsque son utilisation est justifiable. Par exemple, elle est justifiable dans un film d'action ou un long-métrage avec une beauté visuelle incroyable, mais pas dans un film d'horreur. Je suis totalement contre la 3D pour un film horrifique. La raison première, c'est qu'elle engendre une série de plans de caméra complètement dégueulasses afin de nous gicler un bon quarante litres de sang droit au visage. C'est d'ailleurs le cas de The Final Destination. David R. Ellis nous offre des visions de caméra vraiment mauvaises et mal choisies. Déjà, juste pour ça, cette suite de Final Destination 3 ne s'aide pas à surmonter ses nombreux défauts!

Sinon, probablement l'erreur la plus grave commise par le scénariste est de ne pas avoir mis de scénario! Je suis sidéré de voir à quel point ce film ne possède aucune histoire! Au profit du gore et de moments sanglants, Eric Bress, pourtant à l'origine d'une bon scénario pour Final Destination 2, a décidé d'enlever toute histoire! Nous avons donc droit à un long-métrage relativement court avec plusieurs enchaînements de meurtres consécutifs, mais rien d'autre. D'ailleurs, son choix a eu beaucoup de répercutions, puisque avec ce manque total d'évènements, on ne s'attache aucunement aux personnages. Je me suis foutus d'absolument tout le monde. N'importe qui aurait pu crever ou survire, ça n'aurait rien changé dans le non-plaisir que j'ai eu à visionner The Final Destination. Un autre point malheureux: Il me semble que ce sont toujours les mêmes personnages recopiés qui reviennent à chaque film. Par exemple, le gars frustré d'avoir manqué l'avion/le manège/etc., celui qui ne croit pas aux visions du médium, mais qui se ramasse d'une façon ou d'une autre dans la même situation que la gang, et d'autres exemples dont je m'abstiens de citer. Je me permet de faire un court retour sur le déroulement des évènements. En faite, Eric Bress n'aurait pas dû inclure des flash au personnage principal sur les prochaines morts. Non pas que ce soit une mauvaise idée, mais c'est que le résultat final est mauvais à cause de l'irréalisme de celui-ci. 

Parlant d'irréalisme, The Final Destination est très exagéré et pleinement invraisemblable. En faite, c'est un peu le même défaut dans Final Destination 3. Jouer dans l'excès, je n'ai aucun problème avec ça. Mais, ironiquement, exagérer l'excès, c'est trop! De plus, je trouve que les personnages savent une fois de plus beaucoup trop de choses sur le fonctionnement de leur situation et sur comment déjouer la Mort.

Pour terminer le long-métrage, on nous patente un second effet X-Ray aussi amusant que dans le générique, mais tellement peu significatif pour un film du genre. C'est donc une finale banale qui n'apporte absolument rien de spécial et nous garde sur notre faim.

En conclusion, la série Final Destination s'est tout simplement détériorée par ceux qui l'on merveilleusement commencée. The Final Destination, plus précisément, n'arrive même pas à faire de l'ombre au merdique de James Wong sorti trois ans plus tôt. Cette troisième suite de David R. Ellis se veut dénudée complètement de scénario, avec de très mauvais plans de caméra et des effets spéciaux totalement ratés sous des meurtres à l'apparence banale et sans intensité. Si un jour je visionne Final Destination 5, ça sera sincèrement seulement pour vous en offrir la critique et parce que j'ai déjà critiqué les quatre premiers... 

Julien English

Note:
1/5



*Dans la même série:

Final Destination (2000, James Wong)
Final Destination 2 (2003, David R. Ellis)
Final Destination 3 (2006, James Wong)
The Final Destination (2009, David R. Ellis)
Final Destination 5 (2011, Steven Quale)