vendredi 11 novembre 2011

The Phantom Carriage (Körkarlen) (1921, Victor Sjöström)

Pour certaines personnes, les vieux films muets sont synonyme d'ennui et simplicité. À tord, puisqu'il existe plusieurs petites perles au cinéma muet qui gagnent énormément dans la richesse de leur scénario. Même si le film suédois de Sjöström ne possède pas le meilleur scénario de l'histoire, il n'en est pas moins intéressant! Jetons un coup d’œil de plus près à cette adaptation du roman de Selma Lagerlof, Thy Soul Shall Bear Witness...

Nous sommes la veille du Jour de l'an. Selon une légende qui circule, il paraîtrait que la dernière personne de l'année à mourir devra servir la Mort durant la prochaine année. Pour ce faire, elle devra se promener tous les jours avec son chariot et y embarquer toute âme des défunts. Ainsi, aux 12 coups de minuit, le serviteur de l'année précédente laissera sa place au nouveau mort. L'année suivante, ce dernier devra échanger son poste avec la dernière personne décédé de l'année et ainsi de suite. C'est lors d'une bagarre que le raconteur de cette légende a passé l'arme à gauche. L'horloge de la ville indiquait minuit...

Nous serrons probablement tous d'accord qu'un film muet se doit d'avoir une merveilleuse trame sonore afin de nous captiver. Sans parole ni bruit, il serait difficile de nous accrocher sans une bonne musique adaptée au long-métrage. J'insiste d'ailleurs sur l'adjectif ''adaptée'', car une mélodie heureuse n'aurait pas sa place dans un film comme The Phantom Carriage. Tout ça pour dire que ce dernier touche en plein dans le mille avec sa musique d'ambiance! Intrigante, légèrement horrifique, nous sentons une sorte de tension qui est parfaitement ajustée à l'univers du film. Déjà, Körkarlen, de son nom d'origine, s'assure de commencer dans une bonne direction.

Je ne cacherai pas que The Phantom Carriage possède une première scène trop longue à mon goût. Ça niaise un peu pour rien et des coupures de deux-trois minutes n'auraient pas été de refus. Par contre, dès que l'histoire avec David Holm et les deux hommes commencent, le film devient réellement intéressant! Holm nous raconte la légende du phantom carriage et nous assistons à des scènes avec l'assistant de la Mort sur son chariot. C'est là que j'ai remarqué le visuel. Les décors et les costumes sont très bien choisis. De plus, nous avons droit à de sublimes effets spéciaux pour l'époque! La transparence du corps, du chariot, puis l'esprit qui sort des cadavres, tout est extrêmement réaliste pour les années 20!

Ensuite, le réalisateur n'a pas peur de faire des sauts dans le temps. Je dirais même qu'il en met trop! C'est probablement le gros défaut du film. Avoir fait ce long-métrage, je n'en aurais pas introduit autant. Premièrement parce que certains pourraient perdre le fil de l'histoire et, deuxièmement, parce que The Phantom Carriage fini par souffrir de temps mort à un moment donné. Effectivement, ça devient un peu long et le film semble perdre son rythme graduellement. Du moins, c'est ce que j'ai cru! En réalité, le film regagne rapidement son intérêt, bien que l'histoire ait pris une tournure quelque peu différente du départ. Nous avons ainsi droit à des scènes mémorables dont une ayant visiblement beaucoup inspiré Stanley Kubrick pour son The Shining!

Au final, Victor Sjöström s'en tire plutôt bien et frôle l'excellence avec ses plans de caméra de toute beauté. Bien entendu, le cinéma muet n'est pas accessible à tous à la base. Ce genre de film non plus. Donc, vous vous imaginez probablement que The Phantom Carriage n'intéressera pas nécessairement tout le monde! Il faut, effectivement, avoir un certain intérêt pour les films du genre. Pour ma part, j'ai adoré! S'il était plus accessible, je le recommanderais à tous. C'est un film brillant avec une belle réalisation qui devrait être davantage reconnue. Avec ses incroyables effets visuels et sa finale juste assez intense, The Phantom Carriage fait partie de mes films favoris des années 1920!

Julien English
Note:
4/5

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire