mercredi 2 octobre 2013

Pink Floyd - The Wall (1982, Alan Parker)

En 1982, une oeuvre cinématographique émerge de la foule par son concept peu ordinaire. Réalisé par Alan Parker, Pink Floyd - The Wall s'avère être une adaptation fidèle de l'album musical du même nom sortie trois années auparavant. Telle une flèche de Cupidon pour les fanatiques de Pink Floyd tirée sous la supervision de Roger Waters, le poète-même derrière l'album, The Wall est allé cherché son public cible et le film ne s'adresse certainement pas à tout le monde!

Pink est une rock star sombrant progressivement dans la dépression. Pendant que la folie s'empare de lui peu à peu, il s'isole du monde extérieur dans son petit appartement par la construction mentale d'un mur gigantesque.

Respectant le style et les thèmes du groupe, Pink Floyd - The Wall est construit à partir de plusieurs métaphores englobées dans une plus grosse métaphore, soit celle du mur représentant l'isolation humaine. Je vais l'avouer, je n'ai absolument aucune idée de comment je pourrais expliquer ou défendre mon appréciation de ce film. Clairement, cette adaptation filmique de l'album musical est un jet d'amour envoyé aux die-hard fans du groupe légendaire. D'avance, si vous détestez Pink Floyd, vous perdez presque votre temps en lisant cette critique. Ce film n'est vraiment pas pour vous, et vous en savez déjà suffisamment. Pour les autres, comme moi, qui ne ratent aucune occasion de voyager dans leurs pensées en écoutant Confortably Numb où les notes de musique sont les seuls sons qui arrivent à faire vibrer leurs tympans obnubilés, Pink Floyd - The Wall est à voir de toute urgence si ce n'est pas déjà fait!

D'ailleurs, le film se doit absolument d'être visionné dans un contexte similaire à celui décrit ci-haut. Pink Floyd - The Wall, le cerveau à off, le volume à 4, entre deux pointes de pizza et une brassée de lavage, ça ne marche juste pas! C'est tout à fait normal de détester le film ou de trouver que c'est du n'importe quoi absurde dans une telle situation! Je vous conseille fortement un siège confortable, les yeux rivés complètement et seulement sur les images qui défilent à l'écran, le volume au maximum. Là, on commence à parler! Pour apprécier The Wall, il faut recréer une bonne ambiance qui favorisera la concentration et l'évasion.

Je l'ai dit plus haut, The Wall est très symbolique! Si bien, que le film frôle fièrement l'expérimental! Des métaphores sur l'isolement, le fascisme, et autres thèmes abordés ne sont pas juste fréquentes. Elles sont carrément omniprésentes du début jusqu'à la fin! C'est un long-métrage assez particulier qui défile parfois comme un film expérimental, parfois comme une sorte de vidéoclip en continue. Le tout mélange également le live-action avec l'animation. Soit dit en passant, l'animation est très belle, mais aussi assez creepy par moment. Entre autres, le passage de Goodbye Blue Sky appui très bien mon idée!

On lui reprochera même cette espèce d'hybridation d'apparence bordélique à première vue. Personnellement, j'adore ça comme ça! On qualifie Pink Floyd - The Wall comme un film étrange, unique, prétentieux, un total mindfuck ou même une grosse merde selon les détracteurs. J'irais plutôt avec différent, original, mais surtout inspirant. Il faut l'avouer, Alan Parker n'offre pas le long-métrage le plus facile à saisir! La structure n'est pas tout à fait linéaire, même si elle suit toujours une chronologie séquentielle logique, et ses multiples messages transmis par le biais d'images un peu absurdes en apparence ne sont pas toujours évidents à cerner.

D'autant plus que l'histoire est entièrement racontée à travers les chansons! Enfin, presque. L'album The Wall raconte déjà une histoire à la base. Pour les besoins du film, on n'a plus ou moins eu qu'à rajouter des images par-dessus et deux ou trois répliques ici et là. Des dialogues, il n'y en a pas beaucoup. Il est donc primordial de porter son attention sur les paroles des morceaux musicaux! C'est aussi pour cette raison qu'il est intéressant de se laisser embarquer plus profondément dans le film en montant le volume autant que possible. Pour les chansons, je suis légèrement déçu de ne pas y retrouver Hey You qui a été enlevé de la sélection, puisque Roger Waters n'était pas satisfait de son intégration.

Autrement, Pink Floyd - The Wall, bien que jouissif à souhait, rencontre ses embûches. Notamment dans l'enchaînement de ses chansons qui s'avère trop brusque. Rares se font les transitions, créant alors un rythme trop rapide de progression. Peut-être, au fond, que le film se serait mérité quelques dialogues supplémentaires. Néanmoins, lorsqu'un morceau musical commence à jouer, le sentiment de reconnaître la chanson et de vouloir la chanter est un pur délice à chaque fois! Another Brick In The Wall en est le meilleur exemple! Lorsque le jeune Pink voit un train défiler devant ses yeux et que le premier son de guitare se fait entendre, les frissons sont presque au rendez-vous! D'ailleurs, entendre ses chansons accompagnées d'un extrait visuel brillamment animé par Gerald Scarfe ou soutenu par la bonne performance de Bob Geldolf est la cerise sur le gâteau!

Pink Floyd - The Wall, suivant la réputation du groupe qu'il hommage, est l'un de ses films que certains recommanderont de voir sous l'influence de substances illicites pour pouvoir l'apprécier amplement. Si ça peut donner un tout autre sens expérimental à votre visionnement, je ne crois pas que ce soit nécessaire. The Wall, tout comme son album, est très artistique et inspirant. À chaque fois que j'ai regardé ce long-métrage, j'ai cru y apercevoir une symbolique que je n'avais encore jamais distinguée auparavant! Puis, à chaque fois, j'ai eu une énorme envie de passer des nuits blanches à écouter du Pink Floyd.

Julien English
4/5

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire