dimanche 28 avril 2013

Resident Evil (2002, Paul W.S. Anderson)

Sept ans après avoir adapté la célèbre série de jeux-vidéos Mortal Kombat au grand écran pour le meilleur et pour le pire, Paul W.S. Anderson entreprend un gâchis encore bien plus gros. Il s'attaque alors à la série de survival horror, Resident Evil. Bâtard! Si au moins le film n'aurait pas été le petit premier d'une saga aussi intensément ridicule! W.S. Anderson a perdu, par la même occasion, le peu de respect que je lui accordais jusqu'à maintenant.

Alice se réveille dans une douche sans avoir la moindre idée de ce qui vient de se passer. Elle rencontre alors Matt et tous les deux sont escortés par les membres d'une unité d'élites des forces spéciales. La compagnie Umbrella pour laquelle ils travaillent vient de relâcher accidentellement un virus redoutable dans leur laboratoire souterrain. Virus qui, de toute évidence, a transformé ses victimes en mangeurs de chair humaine!

J'ai de la difficulté à croire que Paul W.S. Anderson soit un réel amateur des jeux-vidéos du même nom. Il se permet énormément de liberté et la valeur de son adaptation reste très hypothétique. En faite, je n'ai même pas l'impression d'y voir une adaptation de Resident Evil, puisque ce film crée une atmosphère totalement différente de celle des jeux! Étant moi-même un grand fanatique de la série sur PlayStation depuis mon enfance, j'aurais tellement adoré retrouver un long-métrage qui reprend la même lignée et la même ambiance que les jeux, mais aussi d'y retrouver les membres des S.T.A.R.S. si attachant du premier! Je veux dire... les vrais.

Malheureusement, si quelques clins d’œil sont insérés plus ou moins aléatoirement ici et là, Resident Evil n'est clairement pas une adaptation cinématographique qui rend justice aux jeux-vidéos. Certains décors rappelleront quelques souvenirs, notamment le laboratoire d'Umbrella, mais c'est bien le seul élément que l'on puisse moindrement considérer. D'abord, Resident Evil apporte quelques contradictions dans l'histoire originale des jeux, particulièrement pour la créature du T-Virus!

Ce qui me torture particulièrement en voyant ce film, c'est de voir comment une série de jeux stressante et angoissante à souhait dans le genre du survival horror a été transformée au grand écran comme un banal film d'action populaire. Oublions le suspense, l'intrigue et l'horreur. W.S. Anderson a fait de Resident Evil un long-métrage écervelé avec des mitraillettes et des explosions. Certes, certaines scènes semblent tenter de créer un semblant d'ambiance horrifique, mais le résultat n'est pas vraiment convaincant. Finalement, on tire sur des zombies, no stress, no thrill, sur des effets de ralenti et une réalisation pitoyable!

D'ailleurs, à ce propos, Resident Evil est vraiment déplorable! À chaque instant qu'il y a quelque chose d'intéressant, il faut toujours que ce soit gâché par un gros manque de crédibilité, des effets spéciaux ratés, une ambiance absente, un slow-motion inefficace ou même un roundhouse kick en pleine gueule d'un zombie pauvrement reprit de The Matrix! Dans son sous-genre horrifique qu'est le film de zombies, Resident Evil est aussi ridiculement non-violent. Je n'ai rien contre les longs-métrages non-violent, mais lorsque l'on s'attaque à un film de zombies adapté d'une série comme celle-là, on s'attend à tout un carnage! Carnage qui n'arrivera jamais, puisque le métrage est aussi inoffensif qu'il ne met en scène des mangeurs de chair pas du tout crédible! W.S. Anderson aurait dû être plus audacieux de ce côté-là!

Autrement, le casting entourant cette adaptation est aussi merdique que leur personnage. Milla Jovovich est une actrice au talent très limité. Malheureusement, Resident Evil la réunira avec Paul W.S. Anderson, son futur conjoint, ce qui lui assura la conservation non méritée de son rôle à travers plusieurs suites. Surtout que son personnage d'Alice est totalement insipide! Plutôt que de reprendre un personnage clé de la série, on a opté pour la création de nouveaux en oubliant de leur donner une personnalité moindrement attachante. Ainsi, en plus de l'inintéressante Alice interprétée par Jovovich, on suit les péripéties merdiques de Rain Ocampo, jouée par l'énervante Michelle Rodriguez en début de carrière, en plus d'une poignée d'hommes maladroitement interprétés par Colin Salmon, Eric Mabius, James Purefoy et Martin Crewes entre autres. Des acteurs tous aussi ordinaires les uns que les autres même si Purefoy se veut le moins pire de la gang!

Plus précisément, leur personnage sont très mal construit. Sans même l'ombre d'une caractéristique propre à chacun, ils sont vraiment cons et ne cessent de parler pour ne rien dire. À propos des dialogues, la Reine rouge est probablement la pire. En plus d'être interprétée par une petite fille vraiment peu crédible avec un soupçon de mauvais effets spéciaux, elle nous explique un paquet de trucs redondants qu'on savait déjà et, finalement, elle ne fait que casser le rythme du film inutilement.

En même temps, Resident Evil souffre déjà énormément de son rythme. Le film alterne trop souvent entre de longues scènes banales sans tension et de gros moments d'action explosifs. Encore là, il faut faire attention avec cette information. Resident Evil a beau se qualifier sans problème comme étant un film d'action, les scènes d'affrontements qu'il met en place sont tellement ridicules et mal réalisées qu'elles ne permettent même pas une moindre poussée d'adrénaline! Avec le tout, une montagne de flashbacks très maladroits qui n'auraient pas dû être, puisque bien trop dénués de sens. En fait, je gardais de bons souvenirs d'une scène en particulier que j'avais si hâte de revoir: celle avec les lasers! À ma grande déception, elle s'avère très peu crédible, et encore moins naturelle. C'est tellement mal tournée qu'on n'y voit absolument rien!

Autrement, l'entièreté de Resident Evil est loadé de mauvais techno comme une majorité des films du genre des débuts 2000. L'utilisation de cette musique est vraiment affreuse, je ne peux pas croire que ça a été aussi populaire pendant un certain temps! Puis, avec les années 2000 vient aussi les gros effets spéciaux CGI à vomir. Resident Evil n'y échappe pas. D'ailleurs, les lickers qui font partie de mes ennemis favoris dans la série de jeux-vidéos sont complètement risibles dans cette adaptation cinématographique!

Au final, Resident Evil est une transposition au grand écran très peu réussie. Malgré sa contradiction avec la série, sa musique techno à fond la caisse et ses effets spéciaux bâclés, seul l'affrontement final reste moindrement divertissant. Bien sûr, en considérant la médiocrité à laquelle on vient d'assister... Paul W.S. Anderson devrait avoir honte. Il n'a pas seulement détruit l'univers horrifique d'une merveilleuse série de jeux, il a créé le premier film d'une série soporifique comportant quatre suites (du moins, jusqu'à maintenant) toutes aussi pitoyables les unes que les autres! Et, soit dit en passant, je ne parle pas en tant que fanatique des jeux-vidéos en disant ça, puisque ce film reste aussi merdique même en évitant toutes comparaisons avec ceux-ci.


Julien English
1/5



*Dans la même série:

Resident Evil (2002, Paul W.S. Anderson)
Resident Evil: Apocalypse (2004, Alexander Witt)
Resident Evil: Extinction (2007, Russell Mulcahy)
Resident Evil: Afterlife (2010, Paul W.S. Anderson)
Resident Evil: Retribution (2012, Paul W.S. Anderson)


*À voir également:


Resident Evil: Degeneration (2008, Makoto Kamiya)
Resident Evil: Damnation (2012, Makoto Kamiya)

1 commentaire:

  1. Et encore, ce film-là est bon comparé à ces trois derniers films à ce cher Paul-Paul!

    Je crois que ce n'est pas un secret pour toi, je déteste Paul W.S. Anderson, il a fait trois bons films dans sa carrière et le restent est insupportable!

    Il n'a aucun respect pour ce qu'il adapte, se fiche de la logique et réalisé tout à la butche!

    Dont, c'est loin d'être une surprise que ce premier film, d'une série de merde, soit aussi raté!

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