lundi 12 août 2013

Fight Club (1999, David Fincher)

La première règle de Fight Club est: Ce film s'avère être le meilleur accomplissement dans la carrière de David Fincher. La seconde règle de Fight Club est: C'est aussi l'un des films les plus réussit en son genre.

Un insomniaque dont le nom semble indéfini tente de sortir de sa solitude routinière. C'est ainsi qu'il participe à une réunion anonyme de victimes du cancer pour atténuer son état d'insomnie tel que son médecin lui a suggéré. Lorsqu'il se rend compte qu'une autre imposteur se joint au groupe, le narrateur rencontre Marla Singer, une femme qui n'a pas fini de perturber sa vie. Pourtant, une rencontre bien plus marquante l'attend: celle de Tyler Durden.

Ce film de David Fincher peut paraître assez étrange à première vue. Non seulement c'est le cas, mais ce n'est fort probablement pas le genre de long-métrage que vous vous imaginez malgré tout ce que vous pouvez en avoir entendu. Fincher signe ici une oeuvre très bien travaillée et structurée, ni plus ni moins! À travers des dialogues succulents, le scénario est parfaitement construit sur une sorte de grosse métaphore exprimée par la violence du film dont je vais taire la signification pour ne pas dévoiler de twist ending. Aussi, Fight Club est une excellente critique sociale sur la surconsommation qui, même si pas énormément mise de l'avant, rajoute un supplément à son intérêt.

De plus, ce film est particulièrement hallucinant pour son casting. Edward Norton est un excellent acteur qui revête la peau du personnage principal avec brio. Brad Pitt, lui, offre ni plus ni moins que sa meilleure performance dans son rôle le plus fascinant en carrière! Malheureusement, on ne le reverra pas aussi investi jusqu'à la sortie d'Inglourious Basterds (mention honorable à sa performance dans Snatch). Au passage, je ne peux passer par-dessus Helena Bonham Carter. Sans elle, le personnage de Marla n'aurait sans doute pas été aussi frappant! Je me réjouis que Janeane Garofalo ait refusé le rôle avant que Bonham Carter ne l'obtienne. Bien que je ne veux aucunement dénigrer son talent, Garofalo n'avait pas l'étoffe du personnage!

David Fincher prouve son génie avec une réalisation qui sort un peu du moule des thrillers '90s. Son jeu de caméra est très artistique et il est parfaitement adapté à l'ambiance recherchée. Aussi, l'atmosphère assez lourde et tragique est bien ressentie par le visuel particulier du long-métrage. Certes, les amateurs de gros blockbusters d'aujourd'hui pourront lui reprocher d'avoir recourt à plusieurs effets spéciaux en animation 3D plus ou moins réalistes. Cependant, en tenant compte de son année de production, Fight Club est même plutôt en avance sur son temps.

Extrêmement bien ficelée et guidée par la voix off d'Edward Norton, l'histoire de Fight Club réserve en plus tout un revirement final! Je le concède, en 2013, il est fort possible de le voir venir et d'en rester totalement indifférent. Le fait étant que ce genre de punch a été repris maintes et maintes fois ces dernières années. Néanmoins, il n'a pas été repris aussi fréquemment pour rien. À l'époque, ça contenait suffisamment de piquant pour jeter le plus colosse des cinéphiles sur le cul! Personnellement, la claque a été assez puissante pour m'adonner au plaisir sado-masochiste de me retaper Fight Club une seconde fois afin de creuser dans ses subtilités et d'ainsi voir le film d'un autre point de vue. Qu'à cela ne tienne, après une coupe de Tylénol, ça a fonctionné! Dès le début de cette oeuvre, Fincher s'est amusé comme un fou dans les subtilités et le deuxième visionnement s'apprécie aussi bien que le premier pour des raisons toutes autres!

Avec son statut du film le plus controversé des années 1990, Fight Club ne s'avère pourtant pas aussi violent et sanglant que l'on pourrait se l'imaginer. Pourtant, il reste tellement brutal et les combats sont solidement mis en place! De plus, le long-métrage évolue dans un monde très pesant qui ne laisse passer que quelques folies dont on se sent malsain de rire malgré tout. Je dois également dire que la dernière scène du film réussit à me bouleverser à chaque fois et ce, pendant plusieurs jours suivant mes visionnements! Je ne sais pas si c'est à cause de la mise en scène de Fincher ou de la chanson Where Is My Mind des Pixies qui l'accompagne qui me fait cet effet-là, et je ne suis pas certain si ça me démoralise plus que ça ne relève du génie... mais je crois que c'est un peu des quatre! Quoi qu'il en soit, Fight Club reste un sacré chef-d'oeuvre à voir! Lorsque vous n'êtes pas d'humeur dépressive, du moins!

Julien English
5/5

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