dimanche 30 octobre 2011

King Kong (1976, John Guillermin)

Après l'excellent film mettant en scène un gorille géant en 1933, John Guillermin en fait le remake en 1976. C'est ce remake qui m'a fait connaître King Kong dans mon enfance. Je le regardais à chaque jour et je l'adorais à chaque visionnement. Puis, maintenant plus âgé, je me suis aperçu de la quantité de défauts que ce long-métrage possédait. De ce fait, ce fut comme une claque sur la gueule pour moi. Si bien que j'ai eu besoin d'un bon coup de pied afin de le revoir et faire cette critique!

Fred Wilson et son équipage partent à la découverte d'une île mystérieuse contenant du pétrole à exploiter. Arrivés sur les lieux, ils se rendent compte que l'Île du Crâne à bien plus à offrir qu'un peu de pétrole. Un groupe d'indigènes vénère en fait un gorille d'une taille immense qui se cache dans la forêt. Lorsque l'équipage verra Kong, le but de leur voyage changera drastiquement.

Pour l'original, l'introduction était fabuleuse. Par contre, celle de cette version-là m'a laissé indifférent. Je dirais même qu'elle est inefficace et ne m'a aucunement accroché. D'un autre coté, j'ai bien aimé l'espèce de légende du gorille géant que Jack raconte aux hommes du bateau. De plus, j'ai trouvé intéressant qu'ils partent à la recherche de pétrole inexploité: C'est encore d'actualité et ça rajoute un peu de vraisemblance... mais là s'arrête mon intérêt pour l'introduction.

Par la suite, on nous amène vers l'Île du Crâne. Puis, en cours de chemin, Dwan est découverte au milieu de nul part dans un canot. C'est complètement stupide! J'aurais préféré qu'elle parte avec les membres du bateau dès le départ plutôt que d'arriver à l'improviste. D'autant plus que son arrivée ne fait que rajouter du temps mort! Effectivement, il y a plusieurs moments inutiles et sans intérêt pendant le film. Entre autres, l'espèce de romantisme dont nous avons droit (autant entre Jack et Dwan qu'entre Kong et celle-ci), le tout sur une musique beaucoup moins percutante que celle de Max Steiner (King Kong de 1933). J'ai aussi trouvé que, lorsque Dwan se réveille, elle est assez gênée, mais d'une seconde à l'autre, elle est bien à l'aise et tape déjà sur les nerfs. Sincèrement, Jessica Lange m'a énervé dans son rôle. J'appréciais de loin Fay Wray. En passant, pourquoi les hommes avaient du linge de femme à lui prêter??

Arrivé sur les lieux de l'île, j'espérais gros pour rattraper. Pourtant, j'ai été encore plus déçu. Bien sûr, il y a de beaux environnements, mais je n'ai pas eu autant de plaisir à découvrir cette île que dans l'original. Un des gros problèmes du film, c'est son irréalisme. C'est habituellement un petit détail. Par contre, c'est tout simplement trop tape à l’œil ici. Déjà le contraste entre Kong et le background est totalement raté! Comme si ce n'était pas assez, Kong fait une apparition de merde! Aucune intensité, mal réalisée, presque autant que le combat contre le serpent... Je n'en croyais pas mes yeux tellement il n'y avait ni thrill ni émotions. Sans parler de la scène où Kong brise sa cage à New York... Ce sont pleins de petits détails comme ceux-là qui, une fois cumulés, en enlèvent gros au plaisir qu'aurait pu apporter ce film.

Un dernier point que j'aimerais ajouter, c'est celui que j'ai eu en tête durant toutes ces deux heures et quart: D'où est venue l'idée de moderniser un classique de 1933? En faire un remake, d'accord. Mais le moderniser? Ça enlève beaucoup de vraisemblance encore une fois et j'ai trouvé moins intéressant de voir King Kong grimper le World Trade Center comparativement à l'Empire States Building. Peut-être parce que ce qui pousse Kong à se diriger vers les tours est la pseudo-ressemblance entre celles-ci et deux rochers de l'Île du Crâne. Complètement absurde et exagéré à mon avis! Sinon, même la fin n'est pas réussit. J'aurais préféré un King Kong combattant et attaquant! Non pas un King Kong qui se laisse tirer dessus pendant dix minutes sans rien faire!

Au finale, le remake de Guillermin m'a grandement déçu. Il garde une petite place cachée au fond de moi, mais le manque flagrant de réalisme, de vraisemblance, d'intensité et le changement moderne apporté me rendent à l'évidence: Cette version reste d'une qualité bien moyenne!

Julien English
2.5/5


*Dans la même série:

King Kong (1933, Merian C. Cooper & Ernest B. Schoedsack)
The Son Of Kong (1933, Ernest B. Shoedsack)
King Kong Vs. Godzilla (1962, Ishirô Honda)
King Kong Escapes (1967, Ishirô Honda)
King Kong (1976, John Guillermin)
King Kong Lives (1986, John Guillermin)
King Kong (2005, Peter Jackson)

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