mardi 29 octobre 2013

Phantasm (1979, Don Coscarelli)

Parmi un lot de grands classiques de l'horreur sortie la même année (Alien et The Amityville Horror par exemple), Phantasm n'a pas réellement eu la chance de dévoiler ses mérites au grand jour. Si ce premier pas vers l'épouvante de Don Coscarelli est aujourd'hui considéré comme un grand chef-d'oeuvre par nombre de ses admirateurs et au minimum reconnu par tous les friands de vieux films d'horreur, il n'est pourtant pas rare de voir les gens froncer du sourcil à la seule mention de son titre! Que vaut vraiment ce film au final? Est-ce que sa popularité reflète sa qualité? J'ai sauté sur la première occasion venue pour en faire le constat!

Après la mort de ses parents, Mike vit seul avec son grand frère Jody. Comme s'il n'était pas suffisamment bouleversé par les événements, le jeune garçon est témoin d'une scène particulièrement étrange. Un homme, très grand et mystérieux, dérobe un cimetière en levant un cercueil de ses longs bras avec une facilité impressionnante pour ensuite s'enfuir avec le cadavre fraîchement enterré. C'est ainsi que Mike sera peu à peu confronté à une réalité surnaturelle bien difficile à expliquer à son grand frère.

J'ai un peu de la difficulté à transposer en mots ce que je pense de Phantasm. Il m'est d'autant plus difficile de le défendre! Don Coscarelli offre ici le premier film d'une série assez confuse dans laquelle il est facile de se perdre si on ne porte pas suffisamment attention. Ou du moins nous faire croire que l'on s'est perdu, alors que ce n'est finalement que le film qui est trop pèle-mêle!

En fait, Phantasm est basé sur l'idée du rêve et joue constamment avec celle-ci. Est-ce qu'on assiste au terrible cauchemar d'un personnage ou bien est-ce la réalité? Coscarelli nous embarque dans son monde onirique où le réel et le subconscient se convoitent aisément sans trop se distinguer ni même s'éclaircir l'un de l'autre. D'ailleurs, on ne peut nier que Phantasm est un film très étrange qui a su attirer ses amateurs sans toutefois s'adresser au public général qui risque de n'y trouver qu'un ramassis de scènes banales.

Même si elle est légèrement trop confuse en raison de ses trous scénaristiques, l'histoire est totalement captivante et l'univers de Phantasm est très bien fourni! Des petits nains créés à base de cadavres, une boule volante draineuse de sang qui se plante dans le front de ses victimes et un homme particulièrement creepy, mais surtout fascinant, ne représentent qu'une simple partie de ce qui vous attend dans ce long-métrage baignant dans l'onirisme par une succession de scènes aussi abstraites qu'un rêve pourrait l'être! Pour certains, le concept devient ainsi au summum de son accomplissement. Pour d'autres, ça ne résulte qu'en une structure quasi-inexistante. Personnellement, je partage un peu de ces deux avis opposés, mais ça ne m'empêche pas d'apprécier ce film que je peux au moins qualifier sans aucun problème de ''unique''.

En fait, le vrai talent de Don Coscarelli s'aperçoit lorsqu'il joue dans l'horreur. Ses mises en scène sont souvent merveilleuses et les plans de caméra utilisés sont parfaits pour donner une drôle de sensation terrifiante difficilement explicable. j'ai en tête le passage où le Tall Man, ce fameux homme levant des cercueils, se dresse au dessus du lit du jeune garçon avec les bras grands ouverts!

Autrement, la soundtrack est perçante et d'une telle efficacité. Je trouve cependant dommage qu'elle soit sur-utilisée à chaque dix secondes de film. Sinon, j'ai un peu de difficulté avec A. Michael Baldwin. J'ai trouvé son jeu très peu crédible et je n'ai pas porté grand intérêt envers son personnage du petit frère. Bill Thornbury, lui, est bien convaincant. De même pour Reggie Bannister malgré sa trop courte présence!

Parmi le lot, c'est tout de même Angus Scrimm qui se démarque le plus! Son interprétation du Tall Man est simplement génial! Il est bien creepy, mais surtout très mystérieux. Le Tall Man est un emblème du cinéma d'horreur que je trouve trop peu reconnu par le public. Pourtant, il devrait avoir sa place auprès des plus grands antagonistes de l'horreur!

Finalement, Phantasm n'est pas le chef-d'oeuvre que j'attendais. Par contre, je lui lègue tout de suite un statut culte pour son approche unique, son atmosphère un peu étrange et son antagoniste fascinant! Loin d'être sans faille, Phantasm ouvre les portes à tout un univers onirique entier à exploiter dans une série de films à venir!

Julien English
4/5

1 commentaire:

  1. Hum, en tant que fan de films de genre, je me demande comment j'ai pu passer à côté ! Je vais vite réparer cette erreur.

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