The Woman In Black (2012, James Watkins)

Daniel Radcliffe sans son personnage de Harry Potter, ça vous dit? C'est du moins le pari que fait le thriller horrifique The Woman In Black dont les avis semblent bien partagés! D'ailleurs, ma propre opinion de ce nouveau film de James Watkins (réalisateur de Eden Lake) est elle-même déchirée à plusieurs niveaux. Malheureusement, j'en viens à l'évidence que The Woman In Black comporte des défauts plus flagrants que les quelques qualités qu'il a à offrir.

D'après le roman de Susan Hill du même nom, The Woman In Black situe l'histoire à la fin du 19e siècle dans un mystérieux village d'Angleterre où se produit des phénomènes étranges. Lorsque Arthur Kipps, jeune avocat et père de famille, arrivera sur les lieux, il ne tardera pas à découvrir les secrets de ce village peu accueillant où semble errer une dame en noire...

Mon visionnement de The Woman In Black a été une grande déception pour moi. Non pas que le film soit aussi mauvais que ça, mais il y a tant de potentiel et des bonnes qualités ridiculement gâchés à cause de... de pas grand chose finalement! D'abord, on remarquera facilement l'acteur principal dans un autre rôle que celui d'Harry Potter qui lui colle typiquement à la peau depuis huit films, soit depuis les débuts 2000. Si Daniel Radcliffe n'est pas l'acteur le plus talentueux de notre décennie, il n'en reste pas moins qu'il s'en sort plutôt bien dans ce thriller. D'ailleurs, il arrive merveilleusement à nous faire oublier l'école de Poudlard, ce qui est non seulement une excellente nouvelle, mais presque un exploit étant donné les circonstances! Nuance, il n'est pas encore tout à fait crédible en tant que père même si l'idée en soit n'est pas invraisemblable.

Sinon, les costumes et les décors sont sublimes et méritent pleinement d'être surlignés au passage. Côté ambiance, l'atmosphère sombre et gothique est plutôt bien réussit également. Loin d'être aussi angoissante qu'elle aurait dû l'être (j'en reparlerai plus ou moins indirectement ci-bas), elle adopte au moins un ton sinistre qui s'agence bien avec le concept du film. Sinon, le plus remarquable se situe dans la photographie. Qu'on dise ce que l'on voudra de ce long-métrage horrifique, son visuel est très alléchant et offre quelques plans alléchants assez beaux à voir!

Malgré tout, The Woman In Black s'avère un film bien ordinaire. En faite, le plus déplorable, c'est son manque énorme d'originalité. Effectivement, tout au long de son heure et demi, le long-métrage de Watkins plane sur du remâché inintéressant et prévisible. D'ailleurs, le suspense n'a que très peu d'impact et n'arrive pas à nous soutenir convenablement. À vrai dire, non seulement The Woman In Black ne fait aucunement peur, mais il ne fait même pas sursauter! D'accord, ça reste à déterminer pour les plus sensibles à ce sujet, mais ce n'est pas le genre de film qu'on reconnaîtra pour ses jumps scare. Ceci dit, le long-métrage tombe rapidement dans la redondance plutôt fade. Autrement, pour reprendre et conclure sur les bases scénaristiques du film, quelques passages sont vraiment trop tirés par les cheveux et enlèvent une couche supplémentaire au peu d'intérêt que l'on peut accorder au scénario.

C'est désolant, puisque outre ça, le film reste un thriller satisfaisant sur d'autres points. En plus de Radcliffe et de l'aspect atmosphérique que j'ai mentionné tout à l'heure, The Woman In Black s'en sort de façon acceptable dans ses effets spéciaux. Puis, loin d'innover, la dame en noir n'est pas sans rappeler la dame d'Insidious et, même si elle aurait gagnée à être approfondie davantage, génère correctement l'histoire. Tant qu'à la réalisation de Watkins, je ne saurais dire. Elle alterne beaucoup entre le bon et le mauvais.

Au fond, The Woman In Black possède sa petite touche de charme qui saura trouver son public, je lui concède. J'ai apprécié l'avoir vu. Le film comporte ses qualités, mais tout se gâche pourtant dans le scénario et m'empêche de le recommander. Je reste ouvert à une prochaine projection, mais je ne suis pas prêt de le revoir de si tôt!

Julien English

2/5