lundi 9 juillet 2012

Underworld (2003, Len Wiseman)

Deux des créatures mythiques les plus influentes du cinéma d'horreur ayant été sources d'aussi grands classiques que Nosferatu et The Wolf Man sont réunies ensemble dans un film d'action horrifique. Sous l'oeil de Len Wiseman qui réalise son premier film, les vampires et les lycans (communément appelés loups-garous) se livrent un combat sans merci qui manque grandement d'ardeur.

Underworld met donc en place un monde contemporain où humains, vampires et lycans cohabitent. En guerre depuis de multiples années, ces deux dernières espèces s'entretuent sans nécessairement connaître la réelle cause initiale de cette querelle dont seuls quelques uns en détiennent le secret. C'est au cours d'une mission que Selene, une jeune vampire, tombera amoureuse d'un humain qu'elle devra tenir à l'abri des loups-garous.

Peut-être que le parallèle suivant comporte plusieurs nuances et qu'il vous apparaîtra plutôt banal, mais j'ai l'impression que Underworld est la version masculine de Twilight (ou Twilight est la version féminine d'Underworld, étant sortie plus récemment). En effet, si le film de Catherine Hardwicke présente la mélancolie amoureuse d'une jeune humaine déchirée entre un vampire et un loup-garou en effleurant la confrontation bestiale des deux clans, Underworld met plutôt en évidence cet affrontement sauvage entre vampires/loups-garous dans un univers gothique en abordant légèrement l'histoire d'amour d'un jeune humain et d'une suceuse de sang.

L'idée, bien que pas très original, aurait pu faire l'affaire dans la mesure d'être entre de bonnes mains. Malheureusement, Len Wiseman n'était pas tout à fait à la hauteur. Si Underworld est un mélange satisfaisant d'action et d'horreur, les défauts s'accumulent rapidement. On vente souvent de ce long-métrage qu'il offre des affrontements savoureux à la saveur de The Matrix ou Blade. S'il est vrai que le réalisateur semble s'en être grandement inspiré, je ne dirais pas qu'il maîtrise la technique aussi aisément que ses modèles! D'abord, il y a quelque chose que je ne pardonnerai jamais au film. Wiseman a eu la chance d'introduire des combats à mains nues épiques entre deux créatures légendaires. Pourtant, au lieu de la saisir, il n'offre que des échanges de coups de feu qui ne sont pas nécessairement intéressants à regarder, même si très bien corégraphiés. Sinon, les rares fois où on a droit à un combat sans arme se révèlent assez décevantes et, finalement, on regrette presque les fusillades qui passent du pareil au même.

Côté effets spéciaux, Underworld tire beaucoup de la patte. Si certains sont plutôt réussis, d'autres (les lycans par exemple) sont extrêmement mal faits et on n'y croit pas vraiment. D'ailleurs, parlant de ces loups-garous, les quelques scènes où la caméra se situe dans la vision de ceux-ci sont définitivement sans intérêt et brisent encore plus l'action d'après moi.

Pourtant, en dehors de tout ça, Underworld n'est pas un film complètement médiocre! L'ambiance gothique et sinistre est intéressante et permet un visuel assez beau. Bien sûr, mis à part ces effets spéciaux abordés ci-haut qui le polluent à certains moments. Dans un autre ordre d'idée, le casting est très alléchant! D'abord, il est intéressant de découvrir Kate Beckinsale dans un film d'action horrifique qui fait grandement contraste avec ses habituelles comédies-romantiques. Puis, Underworld n'accueille pas moins que Shane Broll, Michael Sheen et Bill Nighy interprétant un vampire tout puissant à merveille! Cependant, Scott Speedman m'a déçu un peu. Je dirais même qu'il n'était pas à la hauteur pour jouer Michael, l'homme déchiré entre les deux clans.

Pour continuer, je tiens à vous prévenir de la version Unrated Extended Cut que j'ai visionnée pour la première fois. Cette version offre approximativement 25 minutes supplémentaires à la version théâtrale. Pourtant, elle n'apporte pas grand chose de plus à l'histoire. Quelques aspects sont légèrement plus élaborés, mais le montage original suffit amplement et ces ajouts ne font qu'amener des scènes plus longues et presque inutiles. Je dirais que l'Unrated Extended Cut vise surtout les fans de la série qui aimeraient en voir un peu plus. Toutefois, sans être fanatique d'Underworld, je dois avouer avoir préféré cette version.

De toute façon, on ne doit pas visionner Underworld pour son scénario, puisqu'on sera vraiment déçu. L'histoire est très mince et se résulte du stricte minimum. Les scénaristes semblent au moins avoir fait l'effort de créer une mythologie intéressante, mais malheureusement ils l'élaborent de façon maladroite et plusieurs incohérences se font sentir. On nous projette aussi sans cesse le même flashback jusqu'à finalement en voir davantage, ce que je trouve redondant pour rien. Au fond, Underworld est remplit de détails un peu ridicules et inintéressants comme ça.

Par contre, je dois l'admettre, la finale est bien. Elle garde un certain suspense et prévoit une suite totalement épique. Une suite qui, finalement, s'avèrera encore beaucoup plus pire que ce premier film...

Julien English
2/5


*Dans la même série:

Underworld (2003, Len Wiseman)
Underworld: Evolution (2006, Len Wiseman)
Underworld: Rise Of The Lycans (2009, Patrick Tatopoulos)
Underworld: Awakening (2012, Bjorn Stein & Mans Marlind)

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